Sunday, September 18, 2005

Club wok 2

Le quotidien qui déraille avec 26 phrases, commençant chacune par une lettre de l'alphabet.

Alice m'avait prévenu. Bien qu'elle arriverait en retard, le rapport serait sur mon bureau. Ce matin, m'avait-elle assuré au téléphone. Depuis les minutes et les heures s'écoulaient plus lentement. Encore un client mécontent, un dossier en retard et une réduction d'honoraire à la clé! Fustigeant ainsi contre elle, je ne m'étais pas rendu compte que ma lampe d'appoint s'était éteinte, comme l'écran de mon ordinateur. Grande gueule, je commençais à m'énervait sérieusement. Houspillant contre cette journée merdique, je ne prêtais pas attention au reste de l'équipe, qui s'agitait dans tous les sens. Inutile de demander ce qui se passait. J'avais compris au premier regard. Knock out. Laminé. Manquait plus que ça pour foutre en l'air mon dossier. Ni plus ni moins une panne de courant généralisée. On peut dire que les élements se liguaient tous contre moi. Pendant ce temps, le client attendait! Qui serait fautif hein, sûrement pas EDF... Résigné, je sortais dans la rue pour décolérer un peu, me calmer les nerfs et je décidais sur un coup de tête de tout envoyer chier et de rentrer chez moi. Sottise, car des milliers de parisiens et de banlieusards avaient envahit les rues et évoluaient dans un brouaha de claxons et de cris. Toute circulation semblait impossible. Un petit garçon au regard inquiet, les yeux débordants de larmes,s'accrocha à mon pantalon, tandis que j'entendais une voix qui appelait désespérement un enfant. Vous là-bas, c'est pas lui que vous cherchez, lui lançais-je, brandissant l'enfant du haut de mon mètre soixante-dix-huit. Willy, s'écria-t-telle, mon chéri, j'ai eu si peur de te perdre, merci mille fois bredouilla-t-elle en attrapant son fils. Xavier, mon grand est parti à sa recherche, il faut que j'aille le rejoindre dit-elle en s'éloignant. Y a pas de quoi madame, lui lançais-je. Zoner à travers cette masse compact en espérant arriver chez moi ce soir, c'est ce qui me restait à faire, à moins que, non, au loin, au milieu de tous ces gens, Alice attendait d'être délivrée, alors je l'emmenais avec moi par la main.

Thursday, September 01, 2005

Club wok 1

Exercice : écrire plus ou moins 100 mots sur Paris, sans "e".

31/08/2005, vers 23h30, écriture en groupe, autour d'un café, d'une limonade et de quelques verres de vin...

Chat mou au ras du sol, clopin, clopant, passant, badin, razant murs, trottoir... Animal gris du Paris d'aujourd'hui, animal urbain, à l'abris sur un toit ou sous un comptoir, dans un bistrot. Hagard, à l'affût d'un japonais à Nikon autour du cou, photographiant du signifiant : pain, vin, magasins, ramassis du Paris d'antant, soumis à l'imagination d'autrui. Chat, donc, toujours, aspirant au Wouawouawoua, via un humain, dira ainsi cinq ou six mots aux amis chats du multichat.

01/09/2005, pendant des copies de fichier, au bureau...

Un grand gars, assis dans un wagon du train Lyon-Paris, la main sur son pantalon kaki, assorti à son pull ainsi qu'à sa toison, imaginait Paris. Pour lui, tout, toits, maisons, murs, sols, trottoirs, bistrots, climat, chat, nuit, tours, quais, magasins, passants, japonais au cou rompu par son Nikon, bambin suivi par sa maman fashionata, tabloïd sous son bras, habitants du Marais, d'ici bas ou du haut, tout s'approchait du gris absolu. Pour lui, tout à Paris, tout ton touchait au gris, du plus clair au plus profond.